lettre à mon groupe préféré - 28/08/14 - 23h19
j'ai regardé des vidéos et j'aurais pas dû
comme d'habitude
Et si c'était à refaire, est-ce que je le referais ?
C'est la question à un million.
Quand je regarde les huit années qui se sont écoulées, j'ai du mal à réaliser que c'était réel. Que vous étiez réels. C'est vraiment une sensation bizarre et déroutante. Qu'est-ce que j'étais avant vous, qu'est-ce que j'étais pendant vous, et qu'est-ce que je serai après ? j'ai l'impression d'avoir vécu des milliers d'époques avec vous, que chaque sentiment a été une sorte de période, et je suis passée par tout. Ça doit être ça, grandir avec quelqu'un. Avec quatre quelqu'un. Vous m'avez d'abord détruite, puis reconstruite. Et c'est là le point de rupture. Je ne sais pas quand on est passé de l'un à l'autre, mais je sais que la destruction n'a pas été une partie de plaisir, et que la reconstruction était tout ce que j'attendais de la vie. Le point de rupture, oui, c'est ça : pour savoir si c'était à refaire, je devrais réfléchir. Peser le pour et le contre. M'avez-vous fait plus de mal ou de bien. Des statistiques, des tableaux, des listes. Je pourrais en faire des milliers, tenter d'expliquer le pourquoi du comment, mais comment vous expliquez que vous me faites autant de bien que de mal ? que le mal que vous créez, vous le transformez en bien dans la seconde qui suit, et que le bien que vous me faites me fait aussitôt terriblement mal ?
Moi aujourd'hui je vais sur mes 19 ans, mais il y a ces questions que je cesserai jamais de me poser. Qu'est-ce que vous m'avez fait, et comment me l'avez-vous fait ? j'ai beau parvenir à mettre des mots sur à peu près tout, il y a des choses à propos de vous qui restent des mystères pour moi. Même si beaucoup de choses ont changé, je me poserai toujours autant de questions. Et étonnamment j'ai l'impression qu'en grandissant, j'ai soif de réponses, encore plus qu'avant. Comme quelqu'un qui a vécu des années dans l'ignorance et qui soudainement veut savoir d'où il vient. Parce qu'après tout vous êtes d'où je viens, vous êtes un peu de ce que je suis. Alors j'voudrais savoir.
Mais encore une fois je termine ce texte en sentant qu'il manque un truc. Je me torture à chaque fois, je vais fouiller au fond de mon cerveau, dans tous les recoins, dans tout ce qu'il abrite, tout ça pour trouver le truc. Le truc. La réponse. Cette espèce de pourquoi à tout. Mais c'est bloqué. Vous savez, comme si je devais inventer un truc que je connais pas. Essayez d'inventer une nouvelle couleur, et vous verrez ce que ça fait.
Cette couleur c'est vous.